4 ) UN DES EFFETS PERVERS DU PROJET

 

> L'INSTRUMENTALISATION DE L'UNIVERSITE DE CORSE

Le président de L'università di Corsica a le droit de prétendre "qu'il n'y a qu'une et une seule solution" pour le développement de la Corse (cf. Interview CorseHebdo du 21/01/2000), même si cela relève d'un système de pensée unique et sclérosé. Ce qui est plus gênant c'est quand l'université est transformée en pièce maitresse du projet, et ce sous plusieurs angles :

- Préparer l'opinion et les contacts locaux

- Dégager une politique globale de l'Université conforme aux intérêts du Projet.

Celà transparaît dans le document d'EURORSCG :

Il y a donc bien une instrumentalisation effective de l'université de Corse au profit d'intérêts privés. Sans que personne ne soit consulté, le patronat corse a pris ses marques dans l'enceinte Universitaire et des choix politiques sont opérés.

Sur le site internet de l'Université Jacques Henri Balbi annonce clairement son positionnement idéologique, il s'agit de " rentrer dans le nouveau millénaire avec un projet global en accord avec les évolutions du monde globalisé ". Et en préambule d'affirmer : "Dans cette nouvelle phase de son développement, l'Université de Corse se fixe un pari ambitieux : devenir un Pôle d'Excellence International en Environnement ".

Il n'est donc pas étonnant d'assister à des curieux parallèles, pendant que le Palazzu Naziunale ( Bibliothèque de recherche corse) est menacé, et des regroupements pédagogiques douteux sont effectués dans des filières littéraires, tout ce qui est orienté vers les entreprises est très soutenu, avec dernièrement encore une idée de mise en place d'une section 'E-Management'.

Toutes les filières scientifiques ayant un intérêt pour le projet global de développement ne sont pas menacées mais adaptées .

Et la philosophie de Jacques Henri Balbi s'étale même dans le cadre des activités du laboratoire de recherche URA2053, comme on peu le lire dans cette communication dont il est l'auteur ( interceptée sur le Web ) :

" (...) L'axe central est désormais celui des Systèmes Physiques de l'Environnement. Le but est de donner à l'Unité une lisibilité plus grande et de la relier plus directement aux préoccupations économiques régionales. La Corse ne disposant pas de structure industrielle, il aurait été vain de vouloir développer un pool de compétence sur un domaine précis des sciences de l'ingénieur. Par contre, un des atouts essentiels de l'île est son environnement exceptionnel et un des axes fort du Plan de Développement Régional. Rattacher l'image du laboratoire à celle de l'île est une opération de communication et de prise en compte des réalités locales.(...) "

La Corse ne doit pas batir un tissu productif conforme le plus possibles aux besoins collectifs, car il paraît que "de nos jour un raisonnement en terme de marché local n'a plus de sens(cf. C.C.M)"(cf. Interview CorseHebdo du 21/01/2000). Le seul avenir possible pour le peuple corse est donc d'importer les biens de consommation basiques, d'importer la clientèle et de la servir... avec une bonne ambiance identitaire et quelques produits locaux.

Et pour clore le tout on annonce très prochainement :

Congrès international

"Environnement et Identité en Méditerrannée"

Programme de coopération scientifique Interreg II

Université de Corse

du mardi 13 juin au vendredi 16 juin 2000

Renseignements pris, Séguéla, Le prince Napoléon et plein d'autres copains y seraient invités.

C'est là tout l'art de conjuguer les plans du Libéralisme européen et les intérêts stratégiques de puissants groupes capitalistes et de vastes réseaux d'influences, prêt à sacrifier l'avenir d'une communauté sur l'autel du profit.